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CABRINATOR

Droit de réponse

Le système de retraite notionnel de Macron

Publié le 9 Mai 2017 par Toussain Sauveur Felix


Le diagnostic de Macron

  • Notre système est injuste: il ne traite pas toutes les situations sur un même pied d'égalité

  • Notre système engendre donc beaucoup d’angoisse: Nous nous demandons sans cesse quelle sera notre retraite, si le régime est soutenable, quels nouveaux efforts vont nous être demandés et beaucoup de jeunes pensent qu’ils n’auront jamais de retraite.

  • Notre système freine la mobilité: il ne prend pas en compte les changements de situation volontaires

  • Notre système pénalise la prise de risque: Les règles actuelles désavantagent ceux qui ont des salaires qui progressent peu, ou des carrières accidentées, par rapport à ceux qui ont la chance d’avoir une carrière ascendante et régulière.

Nous dirons peu de chose sur le diagnostic qui nous parait correct. Nous soulignerons tout de même l'approche déjà libérale avec les deux derniers points qui veulent favoriser la mobilité et la prise de risque, qui sont des antiennes des néo-libéraux.
Les deux ne nous choquent pas en tant que tels, ils nous gênent  un peu, en tant que principe cardinal de notre système de retraite.

    Quelles solutions pour y remédier?


     

    Le système de Macron: création un système universel de retraites unique


    L'idée de base

    • Les cotisations inscrites sur un compte individuel et revalorisées chaque année selon la croissance des salaires.

    • Le total des droits accumulés sera converti au moment de la retraite en une pension, à l’aide d’un coefficient de conversion fonction de l’âge de départ et de l’année de naissance.

       

    On rassure
     

    • Cette réforme ne changera rien aux conditions de départ à la retraite de ceux qui sont à moins de cinq ans de la retraite et qui l'ont donc déjà planifiée.

    • Pour les autres, ceux qui ont au moins cinq ans d'activité devant eux, la transition sera progressive, sur une période d’environ 10 ans.


    On séduit.
     

    • Chacun pourra connaître en temps réel ses droits.

    • Personne ne craindra de « perdre des droits ».

    • Personne n’accusera autrui de « profiter du système

    • Chacun pourra mieux choisir son âge de départ.

       

    On maintient
     

    • Le système restera un régime par répartition.

    • Les taux de cotisation pourront rester différents.

    • Les spécificités de certains régimes ne disparaîtront pas.

    • L'âge légal de la retraite sera maintenu à 62 ans.

    • La solidarité nationale aidera ceux qui en ont besoin.

    • La pénibilité sera toujours prise en compte.




     

    C'est mieux ou c'est moins bien


    Rappel sur le système de base actuel

    Il existe des régimes différents, selon que l’on travaille pour le secteur privé ou dans la fonction publique, que l’on est salarié ou indépendant ; sans compter les divers régimes spéciaux (marins, clercs, SNCF, RATP, Comédie française, Banque de France…). En tout, le pays compte plus d’une trentaine de régimes, répartis entre régimes de bases et régimes complémentaires.


    Malgré les différences qui existent entre chaque régime, ils sont globalement régis par trois grands principes du système de retraite :

    • ils sont obligatoires

    • ce sont des systèmes par répartition

    • ils sont contributifs: les pensions de retraites sont proportionnelles au montant des cotisations versées durant la carrière

       

    Macron ou le système notionnel

    Mauron veut mettre fin à la multiplicité des régimes de retraite et créer un système unique avec les mêmes règles pour tous les travailleurs, quel que soit leur statut.

    Ses détracteurs disent qu'il établit un régime de retraite pas points


     

    Dans un régime par points classique, la pension est calculée en fonction d’une « valeur du point » valable pour tous. Tous les régimes complémentaires français fonctionnent actuellement sur ce modèle.

    Mauron préférerait un système dit « des comptes notionnels », appliqué notamment en Italie et en Suède.

    De quoi s’agit-il ?

    Dans ce système, on imagine que chaque actif dispose d’un « compte virtuel » sur lequel est versé l’ensemble de ses cotisations. C’est ce « capital virtuel » accumulé qui sera finalement transformé en pension de retraite grâce à un « coefficient de conversion ». Ce coefficient prend en compte deux facteurs : l’âge de départ à la retraite et l’espérance de vie de chaque génération au moment du départ. En divisant le capital virtuel accumulé par ce coefficient, on obtient le montant de l’annuité.

    Le compte étant virtuel et ne servant qu'à une référence, aucun fond de retraite ne serait créé sur le marché financier. Les pensions calculées seraient donc bien payées par les cotisations perçues la même année chez les actifs.


    Macron assure que cette réforme permettrait surtout une plus grande liberté dans la gestion des carrières puisque les changements de statuts seraient facilités. Il affirme également que les « accidents » de carrière ne seraient plus pénalisés car la durée de cotisation n’aurait plus la même importance. Seul le montant du « capital virtuel » accumulé déciderait du montant de la pension de retraite.

    Il promet le maintient de l'age de la retraite à 62 ans.

    Ce serait sans doute vrai sur son quinquennat, puisque la réforme mettrait «
    environ dix ans » à entrer en œuvre.

    Mais dans ce régime le montant des retraites n’est pas garanti (comme il l’est actuellement) puisqu’il varie en fonction du « coefficient de conversion ». En 2010, le Conseil d’orientation des retraites avait simulé un passage à la retraite par points mais avait souligné la difficulté à en évaluer les effets sur les pensions, qui dépendent notamment de la définition du coefficient.

    En outre, le calcul du coefficient de conversion inciterait globalement à travailler plus longtemps :

     

    • il prend en compte l’âge de départ : plus une personne décide de prendre sa retraite tard, plus sa pension est élevée.

    • il prend aussi en compte l’espérance de vie de la génération à laquelle appartient cotisant. Maintenir un niveau fixe de pension si l’espérance de vie augmente supposerait donc de retarder l’âge de départ à la retraite.

       

    En Suède, les actifs peuvent partir dès 61 ans mais l'âge moyen auquel ils prennent leur retraite était de plus de 65 ans en 2014, contre moins de 60 ans en France, selon l’OCDE.

     

    La seule différence est qu’il reviendrait à chacun de « choisir » entre travailler plus longtemps et avoir une meilleure pension, ou partir plus tôt avec une pension moindre.

     

    Autrement dit, plus aucun gouvernement n’aurait à légiférer sur l’épineuse question de l’âge de départ à la retraite.

     

    Malin non!

     

    Un autre remarque, mais pas moindre, ce système mettrait à bas la fameuse solidarité intergénérationnelle, chacun ayant intérêt à choisir là où est l'intérêt de son âge.

    Encore un des acquis du Conseil National de la Résistance qui tomberait.

    Mais qui s'en soucie!



     

    Le système de retraite notionnel de Macron
    Commenter cet article
    D
    De quoi s'y perdre avec tous ces changements de nos droits à la retraite !
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