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CABRINATOR

Droit de réponse

Les médias contre-pouvoir ou atteinte à la liberté?

Publié le 19 Février 2017 par Toussain Sauveur Felix

C'est tout le problème de la presse d'opinion, pour autant que celle-là existe.

 

Le Pénélopegateous les sentiments qu'on peut éprouver à l'égard des médias. Et ils sont divers. Ils le sont d'autant plus que nous sommes en présence de sentiments, justement. Un sentiment c'est subjectif puisque il vient de soi et qu'il est propre à sa personnalité. Le sentiment est la composante de l'émotion qui implique les fonctions cognitives de l'organisme. Le jugement, lui, est une opération de connaissance et peut , s'il est honnête, prendre en compte plusieurs paramètre pour tendre à l'objectivité.

 

À la lecture des réactions lues dans la presse, entendues à la radio ou à la télévision, et surtout lues sur le net ou écoutées dans des débats nous nous amusons, et parfois nous désolons, de voir des approches binaires et partisanes. Nous sommes loin du jugement.

 

Revenons sur le Pénélopegate.

 

Les médias ont-ils raisons?

Les médias s'acharnent-ils ?

 

Pour les obsédés du droit, plus que de la vérité parfois, ils ne respecteraient pas la présomption d'innocence présageant d'une éventuelle suite judiciaire au-delà de l'enquête préliminaire en cours, oubliant que cette présomption s'impose à la procédure éventuelle, donc au juge et aux parties, mais n'empêche pas aux personnes extérieures d'avoir une opinion et de la dire dans la mesure où elle ne diffame pas. C'est le rôle des médias.

 

Pour les partisans, évidement, ils s'acharnent contre cette pauvre victime sarthoise qui n'a, peut-être, rien fait de mal. Et puis, pourquoi ne pas s'acharner sur d'autres et on cite qui celui-ci, qui celui-là, parce que, ça, on sait bien le faire dans notre beau pays, oubliant que bien souvent la presse, et particulièrement le Canard Enchainé, en a parlé déjà et oubliant que celui-ci et celui-là ne postulent pas à la candidature présidentielle.

 

Les adversaires, ils se frottent les mains et en rajoutent dans le propos, attendant demain de réagir comme les partisans de la victime, quand eux-mêmes défendront à leur tour leur candidat « injustement » attaqué par des médias qui « sortent de leur droit d'informer », les horribles.

Ce qui nous navre c'est de voir comment beaucoup sont prêts à dénoncer les turpitudes de leur adversaires politiques pensant défendre ainsi leur candidat.

 

Imaginent-ils que partager l'amoral, le rendrait plus moral?

 

Partager l'illégal le rendrait plus légal ?

 

L'épidémie est-elle plus facile à vivre que la seule maladie d'un proche ?

 

Non les médias, à notre jugement, et pas à notre sentiment, doivent-être un contre pouvoir. Toute l'histoire montre que la démocratie et les médias ne peuvent fonctionner l'une sans les autres.

Supportera-t-on bientôt ces trumpismes qui arrivent à persuader leurs partisans que les médias avec leurs « fake news » trompent le peuple alors que le pouvoir, lui, dit la vérité au peuple ?

Devrons-nous nous contenter d'une nouvelle Pravda, en rappelant que sa traduction est « vérité » ou « justice », de sinistre mémoire,

 

Devrons-nous rétablir un « Völkischer Beobachter » ou écouter un nouveau Radio Paris et lire un « je suis partout » ?

 

Devrons-nous museler cette presse « anti-nationale » et incarcérer ses mauvais journalistes comme autant de Recep Erdogan ?

 

Oui nous exagérons dans notre approche. Mais devant les réactions que nous voyons et entendons de plus en plus nous nous inquiétons.

 

Nous nous inquiétons de ces manques de discernements.

 

Nous nous inquiétons de cette perte de confiance, finalement injustifiée dans les médias.

 

On en vient à reprocher aux médias de faire leur travail d'information alors qu'ils travaillent sur des faits qui, eux, existent bel et bien. Et, du coup, on oublie la cause pour n'en voir que l'effet. On condamne le porteur de mauvaises nouvelles. Ce qui n'est pas nouveau. Sophocle n'écrivait-il pas « Personne n'aime le messager porteur de mauvaises nouvelles », dans Antigone ?

 

Nous nous inquiétons aussi de tous ceux qui condamnent le monde politique et surtout de ceux qui, par leurs jugements simplistes, provoquent involontairement cette condamnation.

Il faut faire attention, quand notre parole est audible, nos écrits appréciés, à ne pas déraper vers une exagération de conscience.

 

Le populisme est déjà en place aux États Unis d'Amérique.

 

Il est en Europe.

 

Il est à notre porte.

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D
Il est à notre porte : en particulier dans les médias !
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